En amont des assises de la marche, le Collectif Place aux piétons a publié son 1er baromètre des villes marchables.
Le diaporama présenté en conférence de presse est disponible sur ce lien.
Un tableau récapitulatif des notes attribuées aux différentes villes dont plusieurs dans la région des Hauts-de-France sont accessibles à partir de la page 12 de ce rapport.
Extrait du site du collectif Place aux piétons
Quels sont les résultats ?
• Profil des répondants
62% de l’ensemble des répondants indiquent marcher tous les jours ou presque et 54% déclarent que la marche est leur mode de déplacement principal. La large majorité des répondants marchent en ville. 82% des personnes ayant répondu déclarent marcher pour aller au travail, faire ses courses ou des démarches administratives.
• Piétons et autres mobilités
Plus les communes sont grosses, plus les répondants considèrent l’importance d’une séparation entre piétons et véhicules motorisés. « 60 % précisent vivre de façon insupportable ou gênante la circulation des véhicules motorisés ». Idem pour la cohabitation avec les autres mobilités actives (vélos, trottinettes, etc). D’ailleurs, « 54 % de l’ensemble des répondants pensent que les aménagements cyclables constituent un facteur d’insécurité pour les piétons ».
En outre, plus les villes sont grandes, plus le stationnement des véhicules motorisés sur les espaces dédiés aux piétons semble fréquent.
A noter que les piétons semblent globalement satisfaits de l’accès aux transports en commun à pied.
• Le sentiment de sécurité
Concernant le déplacement des PMR (personnes à mobilité réduite), 63% des répondants à l’enquête estiment qu’il est dangereux pour ce public de se déplacer à pied. Globalement les personnes en situation de handicap, seniors et jeunes enfants sont un public souvent sous-représentés dans les enquêtes. Ici plus de 76% des PMR jugent les trottoirs encombrés et inadaptés à leurs déplacements.
De plus, 60% des enquêtés pensent que se rendre à pied à l’école est dangereux pour les enfants.
Enfin, même si les gens se sentent plutôt en sécurité pour se déplacer à pied dans leur commune, ils mettent en avant les difficultés pour relier les villes entre elles en marchant.
• Les efforts de la commune
Une large majorité de répondants estiment que leur commune n’est pas assez réactive aux besoins des piétons. Ainsi sont attendues principalement des actions de promotion des déplacements à pied et une régulation des conflits avec les véhicules automobiles (trop de voitures sur les voies piétonnes).
Il y a également une demande assez forte en terme de besoin de signalétique et d’informations pour guider le piéton (55% des répondants).
• Les aménagements et équipements
Au niveau des aménagements, 54% des répondants ressentent que les traversées de carrefours et le contournement des ronds-points sont dangereux pour les piétons.
Parmi les répondants, les « non-marcheurs » (qui ne se déplacent pas -ou très peu- à pied) soulignent en priorité le manque d’aménagements adaptés pour piétons.
Ainsi, la principale amélioration attendue par les piétons est d’avoir des trottoirs plus larges, bien entretenus, sécurisés et désencombrés. Et ce, quel que soit la taille de la commune concernée. Ensuite les piétons demandent de :
– Réserver les trottoirs à leur usage
– Avoir une verbalisation accrue pour le stationnement gênant
– Réduire la vitesse de circulation en ville
– Constituer un réseau complet de cheminements piétons
• Le confort de marche
Pour le confort de leurs déplacements, les piétons demandent aussi l’installation d’espaces de repos, toilettes et points d’eau (70% souhaitent ce type d’aménagements). Mais aussi de végétaliser les espaces publics (ombre, ambiance urbaine).
Cela varie selon l’âge du répondant. Ainsi les moins de 34 ans mettent plus en avant l’environnement et la végétalisation, alors que de 35 à 65 ans les questions de la modération de la vitesse et la verbalisation du stationnement sont considérées comme plus importantes. Enfin, les plus de 65 ans privilégient un usage exclusif des trottoirs aux piétons ainsi que des points d’eau et de repos.
Le dossier de presse est une première expression de l’exploitation du questionnaire. Les premières assises de la marche à pied qui se dérouleront le 16 septembre permettront quelques approfondissements.
En attendant, le rapport rédigé par un stagiaire de l’ENSAE analyse statistiquement cette enquête. Il met l’accent sur ses biais et apporte des enseignements qui confortent ou nuancent les éléments perçus par le collectif.